Aujourd’hui un grand poète, Guillaume Apollinaire, dans une flânerie parisienne.
Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky dit Guillaume Apollinaire (1880-1918) né sujet polonais de l’Empire russe, meurt citoyen français la veille de l’armistice. C’est l’un des plus important poète français du début du 20e siècle, à l’avant garde artistique de son temps, il est aussi un des précurseurs du surréalisme dont il inventa le terme.
Il s’installe à Paris en 1900 où sa vie est particulièrement précaire. Ses premiers poèmes paraissent dans la revue La Grande France en 1901. Entre 1902 et 1907, il travaille pour diverses organismes boursiers et publie contes et poèmes dans des revues, c’est à cette époque qu’il prend le pseudonyme d’Apollinaire. En novembre 1903, il créé le mensuel le festin d’Esope, revue des belles lettres dans lequel il publie ses poèmes et accueille les textes de ses amis André Salmon, Alfred Jarry…Il rencontre Marie Laurencin en 1907 et se lie d’amitié avec Picasso, André Derain, Maurice de Vlaminck, le douanier Rousseau. Le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler publie en 1909 L’Enchanteur pourrissant, orné de reproduction de bois gravés d’André Derain. En septembre 1911, il est accusé de complicité de vol de La Joconde ce qui lui vaudra une semaine de prison à la Santé. Cette même année, il publie Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée orné des gravures de Raoul Dufy. Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898, est édité en 1913 par Le Mercure de France.
Sa rencontre à la fin de l’année 1914 avec Louise de Coligny-Châtillon (Lou) lui inspire de nombreux poèmes (Ombre de mon amour puis Poèmes à Lou). Il part sur le front de Champagne le 4 avril 1915. Il continue à écrire des poèmes (Case d’Armons) et une abondante correspondance. Il obtient sa naturalisation française le 9 mars 1916. Il est blessé à la tempe par un éclat d’obus le 17 mars 1916. Evacué sur Paris il y sera trépané le 10 mai 1916. Fin octobre 1916 est publié son recueil de contes, Le Poète Assassiné.
Il crée le terme surréalisme qui apparaît dans le programme du ballet Parade pour la représentation du 18 mai 1917. Le même mois, il est déclaré inapte à faire campagne aux armées et reclassé dans un service auxiliaire. En juin 1917, il est rattaché au ministère de la guerre qui l’affecte à la Censure. Le 24 juin, il fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias (sous titrée Drame surréaliste en deux actes et un prologue).
En 1918, les Editions Sic publient sa pièce, les Mamelles de Tirésias. Son poème, La jolie rousse paraît en mars dans l’Eventail. En avril, le Mercure de France édite son nouveau recueil de poésies, Calligrammes. Affecté le 21 mai au bureau de presse du Ministère des Colonies, il est promu lieutenant le 28 juillet. Il continue à travailler parallèlement à des articles, à un scénario pour le cinéma et aux répétitions de sa nouvelle pièce, Couleur du temps. Fragilisé par sa blessure, il succombe à la grippe espagnole le 9 novembre 1918.
Le flâneur des deux rives rassemblent quelques unes de ses chroniques où il raconte ses déambulations parisiennes à la découverte de lieux et de personnages dont il garde la mémoire.
» Les hommes ne se séparent jamais de rien sans regret, et même les lieux, les choses et les gens qui les rendirent les plus malheureux, ils ne les abandonnent point sans douleur. C’est ainsi qu’en 1912, je ne vous quittai pas sans amertume, lointain Auteuil, quartier charmant de mes grandes tristesses. Je n’y devais revenir qu’en l’an 1916 pour être trépané à la Villa Molière… »
Guillaume Apollinaire ne verra pas la sortie du livre qui réunit les meilleures de ses chroniques journalistiques.
Le Flâneur des deux rives, promenade dans un Paris insolite et familier, nous conduit successivement à Auteuil, à la librairie de M.Lehec (rue Saint-André-des-Arts), au 1 rue Bourbon-le-Château (deux femmes y furent assassinées), aux Noëls de la rue de Bucci (Apollinaire transcrit des Noëls de toutes les provinces), Du « Napo » (sur les boulevards) à la Chambre d’Ernest La Jeunesse (près de la Bastille), aux Quais et aux Bibliothèques, au Couvent de la rue de Douai (où fut imprimé le premier livre d’Apollinaire : l’Enchanteur), au Bouillon Michel Pons (rue des Moulins), au Musée napoléonien inconnu (14 rue de Poissy), à la Cave de M.Vollard (8 rue Lafitte).
Cette flânerie nous conduit au long des rues à la rencontre d’artistes devenus célèbres ou restés inconnus, de personnages pittoresques, en lieux oubliés.
L’édition originale contient une seule photo de Guillaume Apollinaire, c’est celle présente en haut de la page. Les autres illustrations en couleurs proviennent de l’édition Gallimard (1945).
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APOLLINAIRE (Guillaume). Le flâneur des deux rives avec une photographie de l’auteur. Paris, Editions de la Sirène, 1918. Un volume in-12 (18 cm x 10,5 cm), 115 pp.
De la collection des Tracts. – N°2.
Un des 50 exemplaires numérotés sur Hollande après 5 exemplaires sur Chine. Aux initiales G A.
Une photographie d’Apollinaire la tête bandée et en uniforme.
Edition originale.
Broché.
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APOLLINAIRE (Guillaume). Le flâneur des deux rives. Paris, Gallimard, 1945. Un volume petit in-4 (20,5 cm x 19,5 cm), 111 pp.
33 bois en couleurs de N.Noël et deux pages de lettrines en couleurs.
Un des 50 exemplaires sur Pur fil Marais comprenant une suite des bois en couleurs.
En feuilles sous couverture cartonnée, emboîtage et étui. Avec la suite complète des bois en couleurs.
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