Gustave Geffroy (1855-1926), journaliste, critique d’art et romancier. Il est l’un des dix membres fondateurs de l’Académie Goncourt. Il fréquente le grenier des Goncourt où il rencontre de nombreux artistes et écrivains. Il collabore au journal La Justice en 1880 où il est proche de Georges Clémenceau qui devient son ami et le nomme administrateur de la Manufacture des Gobelins en 1908. Il rencontre Claude Monet en 1886 avec qui il se lie d’amitié et dont il écrira la biographie. Evoluant dans le milieu artistique parisien, Paul Cézanne peint son portrait en 1895. A partir de 1895, il collabore à la revue Le Monde moderne. Il publie de nombreux ouvrages sur des thèmes variés dans le domaine des Beaux-arts, de la vie artistique de son époque avec des monographie d’artiste de Claude Monet, René Lalique, Sisley, Auguste Brouet, Charles Meryon, Corot, Daumier…., de l’Histoire avec notamment, l’Enfermé où il raconte la vie d’Auguste Blanqui (1896) ou la Première guerre mondiale avec La France héroïque et ses Alliés (1916-1919) ou encore des thèmes parisiens comme que vous pouvez trouver sur le site de Paris-Libris .
Georges Gustave Léon Dupuis dit Géo Dupuis (1874-1932) artiste peintre, illustrateur et graveur. On lui doit des paysages et des vues de sa ville natale, Le Havre. Avec ses gravures sur bois, il est principalement connu en tant qu’illustrateur. Il collabore à de nombreuses maisons d’éditions tant pour des éditions de luxe que pour des éditions populaires pour illustrer des oeuvres de Balzac, Maurice Barrès, Conan Doyle, Emile Zola… Il collabore aussi régulièrement au magazine, Je sais tout, et donne des caricatures à, l’Assiette au beurre.
Gustave Geffroy nous raconte une douloureuse histoire.
Les bonnes à tout faire » appartiennent » à la famille de leur maître. Embauchées pour servir la famille de leur employeur, l’usage de servir aussi le plaisir du maître est monnaie courante. Dans la capitale, les servantes déracinées pour la plupart, isolées et solitaires sont des proies faciles.
A Paris à la fin du XIXe, près de la moitié des femmes admises à la maison d’accouchements sont des servantes, la plupart séduites, et plus de la moitié des enfants abandonnées ont pour mères des servantes (J.Daubié la femme pauvre au XIXe).
Au tournant du siècle, on commence à dénoncer cette situation et les déplorables conditions de vie faites à la domesticité parisienne.
Gustave Geffroy, par la justesse de son ton, participe à la dénonciation de ces moeurs dont les femmes furent victimes.
La jeune servante quitte son hameau de Normandie pour une courte visite à Paris. Finalement elle décide de rester pour mieux gagner sa vie et se place comme servante chez un parisien veuf père de trois enfants. Elle prend en charge toute la maisonnée pendant plus de onze ans, épuisée par une seconde grossesse, elle s’évanouit. Tout le voisinage est donc désormais au courant ce qui perturbe l’organisation sociale de son maître qui la renvoie sans ménagement et qui comme ses enfants, rompt les liens que la servante pensaient solidement établis.
La justesse de ton et l’émotion des situations rend la veulerie du maître et la naïveté de la servante terriblement vivants.
____________________
GEFFROY (Gustave). La Servante. Paris, Librairie de la collection des dix A.Romagnol, éditeur, sd. Un volume in-4 (28 cm x 20,5 cm), 37 pp.
Illustrations de Géo-Dupuis gravées sur bois.
Un des 20 exemplaires format in-8 jésus, sur papier Japon à la forme et Chine, avec 3 états des gravures sur bois, savoir : état sur japon pelure tirage à la main; état avant lettre, état avec lettre.
Demi maroquin à coins. Dos décoré d’une incrustation. Un manque de papier sur le premier plat. Coins émoussés. Tête dorée. Reliure signée David.
Pour acheter c’est ici .
Pour consulter nos bibliographies c’est là .
Laisser un commentaire