Pierre-Jean-Baptiste Nougaret (1742-1823). Ecrivain, libraire et éditeur. Auteur d’ouvrages très divers, polémiques, historiques et licencieux. Employé dans l’administration pendant la Révolution (agent du comité de sûreté générale en 1792). La Convention nationale à l’occasion d’un décret favorisant les gens de lettres, lui verse 2.000 livres en septembre 1795. Il exerce à partir de 1796 la librairie jusqu’en 1801.
Il s’établit à Paris en 1760. Il publie un supplément à la Pucelle de Voltaire (1763) qui lui vaut quelques mois de prison. Encouragé par Voltaire, il se met à écrire et produit une œuvre prolifique dans tous les genres, poésies sérieuses et loufoques, drames, parodies, écrits politiques et historiques, roman….Polygraphe parfaitement intégré au marché du livre et prêt à produire n’importe quel ouvrage de circonstance, il publie au moins une centaine de livres qui ne le firent passer à une grande postérité littéraire ! Il est aussi éditeur, en 1797, il publie les » Contes érotiques et poésies choisies de Grécourt » et en 1801, « Les Contes et poésies érotiques de Jacques Vergier.
Dans son introduction Nougaret présente le propos de son ouvrage » Combien d’historiette, plaisantes & instructives arrivent tous les jours dans cette Capitale de la France, qui non seulement ne sont point lues de ses nombreux habitans, mais qui sont à peine connues dans le quartier où la scène s’est passée ! Deux ou trois cercles s’en entretiennent; une nouvelle aventure les fait bientôt oublier; elles sont perdues pour ceux qui auraient pu s’en divertir ou en profiter ».
Et c’est ainsi que nous découvrons les potins et les petites histoires du moment offrant des tranches de vie du peuple de Paris à la veille de la Révolution. Ce sont de multiples scénettes présentant des personnages pittoresques et des lieux célèbres qui défilent au long de ces pages. Qu’est ce qui est vrai et relève de l’observation précise des faits ? Qu’est ce qui est inventé pour le besoin du livre ? Difficile de faire le tri. L’ensemble est plaisant à lire et c’était sans doute l’objectif principal que souhaitait atteindre ce polygraphe. Quelques anecdotes devaient probablement embarrasser certains de leurs acteurs car Nougaret a prudemment omis d’apposer son nom sur le livre.
250 ans plus tard, le livre restitue l’atmosphère parisienne de la fin du XVIIIe siècle à travers toutes les couches de la société offrant un témoignage précieux sur les moeurs de l’époque.
____________________
NOUGARET. L’indiscret ou les Aventures parisiennes. Londres, chez Jean-François Bastien, 1779. Un volume in-12 (16 cm x 10 cm), 280-4 (catalogue du libraire) pp. Notre exemplaire contient 8 pages supplémentaires sans rapport avec l’ouvrage.
½ reliure. Dos décoré de fleurons dorés. Tranches marbrées. Plats légèrement frottés.
Bon exemplaire.
Pour acheter c’est ici .
Pour consulter nos bibliographies c’est là .
Laisser un commentaire