La fermeture du musée de Carnavalet pour travaux nous privent momentanément de la découverte des salles consacrées aux enseignes. Elles étaient plus pittoresques les unes que les autres et témoignaient de multiples métiers. En attendant de les revoir dans un musée réaménagé, partons à la découverte d’auteurs qui nous présentent leurs histoires parisiennes.
Avec ces trois livres, nous disposons d’un panorama complet sur ce sujet qui a été peu traité par les historiens parisiens.
Le premier des ouvrages présentés a été rédigé par un érudit féru de recherches historiques comme le XIXe siècle en comptait tant. Ce court opuscule dans un tirage à part très limité (cinquante exemplaire) et dans une élégante reliure de Belz Niédrée ne serait selon L.Clément de Ris son auteur, qu’un rassemblement de notes éparses pour un livre à rédiger sur les enseignes. La modestie du propos cache un texte particulièrement intéressant sur le sujet.
La conclusion renvoie à notre période contemporaine » Je regrette, je regretterai toujours l’enseigne; mais quand je lis les prospectus versifiés distribués au coin des ponts, je prévois que dans cent ans d’ici ce qui me paraît un sacrilège sera réputé l’enfance de l’art pour les historiens de la réclame. Je ne puis, en terminant, que leur souhaiter en 1969 des courses aussi intéressantes que celles que l’on peut encore faire en 1869 à travers les rues de Paris « .
Le plus complet des trois ouvrages est celui rédigé par Edouard Fournier et achevé par le bibliophile Jacob (Paul Lacroix). Ces deux fins connaisseurs de l’histoire parisienne ont mené une étude très approfondie sur ces multiples emblèmes suspendus aux murs de Paris pendant des siècles. La citation de la table des matières permet de prendre connaissance de l’ampleur des recherches conduites : I. Jurisprudence et police des enseignes à Paris; II. Origines des enseignes en France, inscription et monogrammes, enseignes des maisons et des hôtels; III. Enseignes des marchands, du XIIIe au XVIe siècle; IV. Noms des rues, provenant de leurs enseignes; V. Enseignes sculptés, forgées, émaillées, enseignes en pierre , en bois, en plomb, en fer, en terre cuite, en émaux ou faïence; VI. Enseignes d’encoignures, ou poteaux corniers; VII. Enseignes des corporations, des confréries et des métiers; VIII. Enseignes des hôtelleries et des auberges; IX. Enseignes des cabarets et des marchands de vin; X. Enseignes des barbiers, des étuvistes, des chirurgiens, des apothicaires et des médecins; XI. Enseignes des imprimeurs et des libraires; XII. Enseignes des académies, des théâtres, des lieux publics, des tripots et des mauvais lieux; XIII. Les vieilles enseignes; XIV. Enseignes historiques et commémoratives; XV. Enseignes satiriques et épigrammatiques; XVI. Enseignes de sainteté et de dévotion; XVIII. Enseignes armoriées; XIX. Enseigne en rébus; XX. Enseignes à inscriptions, à proverbes, à devises et enseignes imaginaires; XXI. Enseignes singulières, grotesques, ridicules; XXII. Les enseignes-adresses des marchands; XXIII. Le jeu des enseignes de Paris; XXIV. Enseignes avec inscription en vers; XXV. Enseignes relatives à des pièces de théâtre; XXVI. Les enseignes pendant la Révolution; XXVII. Les enseignes au XIXe siècle; XXVIII. Imagiers et peintres d’enseignes; XXIX. Musée ds enseignes; XXX. Orthographe des enseignes; XXXI. Déchéance des enseignes et règne des affiches.
L’ouvrage s’achève par un appendice consacré aux enseignes du musée Carnavalet. Ce sujet a d’ailleurs dû intéresser quelques années plus tard un conservateur de ce musée, François Boucher, qui a son tour écrivait dans deux ouvrages illustrés par des eaux-fortes de Jean-Jules Dufour, des textes précis sur quelques unes des plus emblématiques enseignes parisiennes. La simple énumération des enseignes présentées évoque la qualité de ces objets. Dans l’édition de 1924 : A Saint-Julien le Pauvre, 42, rue Galande (Ve arrondissement) (Pierre Fin du XIVe siècle); A la Fontaine de Jouvence provenant du n°67 de la Rue du Four (VIe arrondissement) Musée Carnavalet (Pierre, XVIe siècle); Au Cherche-Midi 19, rue du Cherche-Midi (Ve arrondissement) (Pierre. Fin du XVIIe siècle); Au Petit Bacchus 61, rue Saint-Louis en l’Ile (IVe arrondissement) (Fer forgé. Fin du XVIIe siècle); Au Cygne de la Croix 13, Rue Saint-Séverin (Ve arrondissement) (Bois. Début du XVIIIe siècle); Au Griffon Provenant du n°26 du Faubourg Saint-Antoine Musée Carnavalet. (Bois sculpté. XVIIIe siècle); A Sainte Geneviève Autrefois au n°40 de la Rue de la Montagne-Ste-Geneviève (Ve arrondissement) (Fer forgé. XVIIIe siècle); Au Petit Dunkerque Provenant du n°3 du Quai Conti (VIe arrondissement) Musée Carnavalet. (fer forgé. XVIIIe siècle); Au deux Clefs (Filliol, serrurier) Musée Carnavalet. (Fer forgé. XVIIIe siècle); A la flotte Sainte-Barbe 207, Rue Saint-Martin (IIIe arrondissement) (Pierre. Epoque du Directoire). Dans l’édition de 1925 : Au Soleil d’or Autrefois au n°84 de la rue Saint-Sauveur (IIe arrondissement) (Bois. – Fin du XVIe siècle); A L’Enfant-Jésus Musée Carnavalet (fer forgé. Début du XVIIe siècle); Au Chapeau Fort Autrefois rue de l’Ecole-de-Médecine Musée Carnavalet. (Pierre. XVIIe siècle); A la grâce de Dieu 119, rue Montmartre (IIe arrondissement) (Fer forgé. Début du XVIIIe siècle); A la Biche 35, rue Geoffroy-Saint-Hilaire (Ve arrondissement) (Fer. XVIIe siècle); A la Hure d’Or 4, rue de la Huchette (Ve arrondissement (Pierre. -1729); Au Royal Dragon Provenant du n°58 de la rue Réaumur Musée Carnavalet (Pierre. – XVIIIe siècle); Au Gagne-petit 5, rue des Nonnains-d’Yères (IVe arrondissement) (Pierre. – vers 1767); Aux Trois Canettes 18, rue des Canettes (VIe arrondissement) (Pierre. – XVIIIe siècle); Au Petit Suisse Provenant du n°6 du Quai du Louvre Musée Carnavalet (Fer forgé,. Fin du XVIIIe siècle).
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CLEMENT DE RIS (Comte L.). Les enseignes de Paris. Paris, 1877. Un volume in-12 (cm x cm), 57 pp
Il s’agit d’un Extrait du volume des Mélanges de 1877 & tiré à cinquante exemplaires non mis dans le commerce avec la permission de la Société des Bibliophiles.
Avec un envoi de l’auteur.
1/2 chagrin, dos à cinq nerfs, titre doré, tête dorée. Reliure signée Belz Niedrée.
Bon exemplaire.
Vendu.
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FOURNIER (Edouard). Histoire des enseignes de Paris revue et publiée par le bibliophile Jacob. Avec un appendice par J.Cousin. Ouvrage orné d’un frontispice dessiné par Louis-Edouard Fournier, de 84 dessins gravés sur bois et d’un plan de la cité au XVe siècle. Paris, E.Dentu, 1884. Un volume in-8 (20,5 cm x 13 cm), XVI-458 pp.
Reliure cartonnée de l’époque. Couvertures conservées.
Edition originale.
Bon exemplaire.
Le bibliophile Jacob (Paul Lacroix), acheva la rédaction de cet ouvrage commencé par Edouard Fournier. Les enseignes de Paris à toutes les époques, pour tous les métiers et selon tous les types. Passionnante évocation de cet univers méconnu avant l’apparition d’autres supports de communication.
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BOUCHER (François). Les enseignes de Paris. Gravées à l’eau-forte par Jean-Jules DUFOUR. Paris, Le Goupy, 1924-1925. Deux volumes petit in-4 (27 cm x 20 cm), XI-52-VIII-48 pp.
Nos deux volumes numérotés sur papier Madagascar des Papeteries de Lafuma.
En feuilles sous couvertures illustrées (légèrement piquées). Chaque portefeuille comprend 10 enseignes gravées à l’eau-forte. Le texte de présentation de chacune d’elle est dans un encadrement de filet rouge.
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