CLARETIE (Léo). Paris depuis ses origines jusqu’en l’an 3000. HENRIOT. Paris en l’an 3000. FRANKLIN (Alfred). Les ruines de Paris en 4875. Les ruines de Paris en 4908.

 

D’ordinaire nous avons l’habitude d’évoquer le passé de la capitale, quelquefois le présent mais jamais l’avenir. Aujourd’hui l’occasion nous est offerte de nous plonger dans quelques ouvrages d’anticipation rédigés par des auteurs nés au XIXe siècle, Léo Claretie, Alfred Franklin et Henriot,  qui imaginent le Paris du 3e et du 4e millénaire.

Ils sont en quelque sorte les continuateurs de Louis-Sébastien Mercier qui dans L’an deux mille quatre cent quarante. Rêve s’il n’en fut jamais s’était aussi essayé aux récits d’anticipation.

Léo Clarétie dans la dernière partie de son ouvrage, imagine qu’en 1987, les voyageurs se déplacent en véhicule aérien qui emmène les passagers au bout du monde en un rien de temps, la presse parait toutes les deux heures, les parapluies ne sont plus nécessaire car dès le début de l’averse, un toit immense se déploie au-dessus de la ville. Paris est désormais au bord de la mer et les marchands de coraux tiennent un marché sous l’eau auquel on accède par un système de cloche meublée. Les échanges avec les commerçants venus du monde entier s’effectuent en volapük. On ne va plus au théâtre car il se transporte à domicile par le biais d’un appareil qui reflète sur un écran les différentes scènes de tous les théâtres du monde en apportant la voix des acteurs ou chanteurs. Puis, Paris est ruiné et va faire l’objet en l’an 3000 d’étude approfondie par l’Académie de Floksima, ville située dans le Cénépire, continent nouveau entre le cap Horn et les terres australes, devenu rapidement par suite d’un déplacement de la civilisation, le foyer des lettres, des arts, du commerce et de l’industrie.

Avec Henriot, la comète de Halley heurte la terre le 18 mai 1985, les monuments des villes, ceux de Paris en particulier, s’écroulent dans des abîmes inondables. Des pluies de cendres couvrent l’orgueilleuse capitale, et de Paris il ne reste rien…Toute la terre s’ensevelit sous les couches de cendre, de boue ou de glace. Le golfe stream change de direction. Tout ce qui reste d’humanité s’embarque pour les anciennes régions polaires qui deviennent des régions chaudes et tempérées. Le golf stream réchauffe à présent le pôle sud. Plus de 1000 ans après la catastrophe, un voyage d’exploration aux ruines de Paris s’organise. Sur le site de Paris où il ne reste aucune trace, les fouilles débutent, des poutres métalliques, un tunnel du métropolitain, une plaque de la colonne Vendôme, des pièces d’or, un tombeau (celui de Napoléon) sont extraits du sol gelé. Ces découvertes sont soumises aux interprétations contradictoires des savants de l’expédition qui récapitulent les résultats de l’exploration : découverte du chemin de fer romain, certitude de nous trouver à Rome, découverte de la colonne probablement trajane, le tombeau magnifique d’un squelette royal. En fait, ils pensent fouiller le sous-sol romain mais la découverte d’un parchemin « Académie de médecine, Paris le 19 juillet 1936. Procès-verbal de la première congélation par le froid tentée en présence de l’Institut et des médecins français » reposant dans une boite de fer blanc, confirme qu’ils fouillent bien le sous-sol parisien. De plus les archéologues découvrent dans une boite les formes d’un corps humain qui la glace fondant, revient à la vie après mille ans de glaciation ! Le dénommé Galichard guide alors les explorateurs sur le territoire parisien disparu et rectifie les interprétations hasardeuses des archéologues.

Si l’on attendait le journaliste, critique littéraire et romancier Léo Claretie (1862-1924) et l’Illustrateur Henriot (Henri Maigrot, 1857-1933) dans un pur exercice d’imagination, il est surprenant que le très sérieux Alfred Franklin (1830-1917), administrateur de la bibliothèque Mazarine et auteur d’ouvrages historiques sur Paris, se soit aussi prêté au jeu comme il le fit dans ses ouvrages, les ruines de Paris en 4875 et les ruines de Paris en 4908.

Suite à de multiples catastrophe, la ville de Nouméa est devenue la capitale de la nouvelle civilisation. Dans différentes lettres adressées au ministre de la Marine et au Ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts à Nouméa ainsi qu’à l’amiral commandant les forces maritimes calédoniennes dans les mers françaises, l’auteur qui s’imagine officier de marine, raconte une expédition maritime conduite vers la terre de ses ancêtres. Il évoque un cataclysme qui a bouleversé le vieux monde car Paris se trouve désormais à proximité des côtes. L’endroit présente un aspect misérable et ne compte plus que 2000 habitants habillés de peaux de bêtes qui néanmoins sont dotés des « vertus, des vices, des goûts, des travers, des aspirations qui sont en général le produit des civilisations raffinées ». Cette peuplade  est fière de sa cité ainsi que des ruines d’une cité immense située à une demi-lieue. Puis l’auteur évoque le désir de l’Empereur d’assurer sans délai le déblaiement des ruines de Paris et les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir rapidement. Il présente les résultats de l’expédition conduite sur le territoire parisien, après l’analyse géologique, il poursuit par l’observation de la flore, de la faune et le résultat des fouilles conduites dans les ruines, rive gauche et rive droite. La fin de l’expédition est assez inattendue et je laisse les lecteurs la découvrir.

Nous poursuivons nos échanges croisés avec le blog d’Histoires de Paris et vous découvrirez ci-après sa page consacrée aux récits d’anticipations parisiens : Paris anticipation.

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CLARETIE (Léo). Paris depuis ses origines jusqu’en l’an 3000. Avec une préface de Jules Claretie. Paris, Charavay, sd (1886). Un volume grand in-8 (28,5 cm x 19,5 cm), XVI-364 pp.

Illustré de deux cents dessins dans la texte par P.Kauffmann et de onze compositions hors texte par MM.F.Calmettes, L.Glaize, E.Grasset, Kaemmerer, Leloir père, M.Lenoir, Rejchan et Robida gravées sur bois par Prunaire.

Cartonnage illustré de l’éditeur (plaque de Souze). Quelques usures. Tranches dorées.

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HENRIOT. Paris en l’an 3000. Paris, Henri Laurens, 1961. Un volume petit in-4 (25 cm x 18,5 cm), 106 pp.

Texte et illustrations de Henriot. Illustrations in-texte et 4 hors-texte en couleurs.

Cartonnage de l’éditeur avec plat illustré.

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HENRIOT. Paris en l’an 3000. Paris, Laurens, 1961. Un volume petit in-4 (25 cm x 18,5 cm), 106 pp.

Texte et illustrations de Henriot. Illustrations in-texte et 4 hors-texte en couleurs.

Broché. Couverture illustrée (légères piqûres). En partie non coupé.

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FRANKLIN (Alfred). Les ruines de Paris en 4875. Documents officiels et inédits. 2ème édition.  Paris, Librairie de l’écho de la Sorbonne, 1875. Un volume in-12 (17 cm x 11 cm), 98 pp.

Broché. Débroché manque de papier au dos. Manque de papier au second plat.

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FRANKLIN (Alfred). Les Ruines de Paris en 4908. Documents officiels et inédits. Troisième édition très augmentée. Paris, Flammarion, sd (1908). Un volume in-8 (24 cm x 15,5 cm), 129 pp.

Broché. Couverture légèrement tachée.

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