VALERY (Paul). Illustrations de FLORES. Présence de Paris.

 

Commençons par évoquer l’auteur, Paul Valéry, avec ces quelques extraits du site de l’Académie Française.

Né à Sète en 1871, Paul Valéry est « d’ascendance corse par son père et génoise par sa mère…..,il s’inscrivit en 1889 à la faculté de Droit. Passionné par les mathématiques et la musique, il s’essaya également à la poésie et vit, cette même année, ses premiers vers publiés dans la Revue maritime de Marseille. C’est encore à cette époque qu’il se lia d’amitié avec Pierre Louÿs… et fit la connaissance de Gide et de Mallarmé. Les vers qu’il écrivit dans ces années-là s’inscrivent ainsi, tout naturellement, dans la mouvance symboliste.

Ayant obtenu sa licence de droit, il s’installa, en 1894, à Paris, où il obtint un poste de rédacteur au ministère de la Guerre…À la suite d’une grave crise morale et sentimentale, il décidait de renoncer à l’écriture poétique pour mieux se consacrer à la connaissance de soi et du monde. Occupant un emploi de secrétaire particulier auprès du publiciste Édouard Lebey, directeur de l’agence Havas, il entreprit la rédaction des Cahiers (lesquels ne seront publiés qu’après sa mort), dans lesquels il consignait quotidiennement l’évolution de sa conscience et de ses rapports au temps, au rêve et au langage.

En 1917, sous l’influence de Gide notamment, il revint à la poésie, avec la publication chez Gallimard de La Jeune Parque, dont le succès fut immédiat et annonçait celui des autres grands poèmes (Le Cimetière marin, en 1920) ou recueils poétiques (Charmes, en 1922)…

Après la Première Guerre mondiale, la célébrité devait peu à peu élever Paul Valéry au rang de « poète d’État ». Il multiplia dans les années 1920 et 1930 les conférences, voyages officiels et communications de toute sorte, tandis que pleuvaient sur lui les honneurs ; en 1924, il remplaçait Anatole France à la présidence du Pen Club français, et devait encore lui succéder à l’Académie française où il fut élu le 19 novembre 1925…

Lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, Paul Valéry, qui avait reçu en 1931 le maréchal Pétain à l’Académie, s’opposa vivement à la proposition d’Abel Bonnard qui voulait que l’Académie adressât ses félicitations au chef de l’État pour sa rencontre avec Hitler à Montoire. Directeur de l’Académie en 1941, il devait par ailleurs prononcer l’éloge funèbre de Bergson, dans un discours qui fut salué par tous comme un acte de courage et de résistance. Refusant de collaborer, Paul Valéry allait perdre sous l’Occupation son poste d’administrateur du centre universitaire de Nice. Il meurt en 1945. Après des funérailles nationales, il fut inhumé à Sète, dans son cimetière marin « 

Le Pont-Neuf

Poursuivons avec l’illustrateur Flores. S’agit-il de Ricardo Florez dit Ricardo Florès (1878-1918) ? Les dates n’incitent pas à considérer cette hypothèse comme probable mais le style des illustrations offrent certaines proximités avec la production de cet illustrateur. Alors dans le doute présentons rapidement Ricardo Florès. Il entre aux Beaux Arts en 1896 et produit des caricatures qu’il publie dans Frou-frou, L’Assiette au beurre, Le Charivari…Il illustre aussi les oeuvres de Maupassant et divers livres comme la Chanson des gueux de Jean Richepin qu’il a croisé à Montmartre. Pendant la Première guerre mondiale, il s’enrôle comme volontaire étranger et produit de nombreux dessins sur les combattants.

Marché rue Mouffetard

Avec ces planches présentes dans l’ouvrage, nous avons un aperçu des principaux sites parisiens : Rue des Francs-Bourgeois, Notre-Dame et les bouquinistes, L’Aiguille de Notre-Dame, Le Pont-neuf et la Cité, Notre-Dame, vue des quais de la Seine, La Sainte-Chapelle, Tour de l’Horloge et marché aux Fleurs, L’Eglise Saint-Germain-des-Prés, marché rue Mouffetard, Rue Brise-Miche, Place de la Concorde, Arc de triomphe. Place de l’Etoile.

Venons en aux pages rédigées par Paul Valéry. Il s’agit du texte déjà publié dans l’ouvrage dirigé par Jules Romains paru à l’occasion de l’Exposition Universelle en 1937. Ce volume était consacré aux différents arrondissement de Paris et aux grands sites parisiens et rassemblait les grands plumes de l’époque, Suares, Duhamel, Giraudoux, Mac Orlan, Colette…

Paul Valéry nous livre ses réflexions dans une tentative de penser ce qui fait Paris et ce qui entretient son mythe.

Rue des Francs-Bourgeois

Rue Brise-Miche

 » Paris, se distingue fort nettement des autres monstres à millions de têtes, les New-York, les Londres, les Péking. Il n’est point, en effet, d’entre nos Babylones de ville plus personnelle, et qui assemble des fonctions plus nombreuses que celle-ci et plus diverses. Paris est bien autre chose qu’une capitale politique, et un centre industriel, qu’un port de première importance et un marché de toutes valeurs, qu’un paradis artificiel et un sanctuaire de la culture. Sa singularité consiste d’abord en ceci que toutes ces caractéristiques s’y combinent, ne demeurent pas étrangères les unes aux autres. Les hommes éminents des spécialités les plus différentes finissent toujours par s’y rencontrer et faire échange de leurs richesses. ce commerce très précieux ne pouvait guère s’instituer que dans un lieu où, depuis des siècles, l’élite, en tous genres, d’un grand peuple a été jalousement appelée et gardée. Tout français qui se distingue est voué à ce camp de concentration. Paris l’évoque, l’attire l’exige, le capte, et parfois le consume. Mais c’est en lui que tout individu soupçonné de talent doit venir se faire reconnaître, subir l’épreuve des comparaisons, affronter la critique, la concurrence, la jalousie, la raillerie ou le dédain… »

« Penser Paris ?

Plus on y songe, plus se sent-on, tout au contraire

Pensé par Paris. »

Place de la Concorde

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VALERY (Paul). Présence de Paris. Paris, Leprat, sd (1940) Un volume in-folio (46 cm x 34,5 cm), 11 pp (texte)

12 eaux-fortes de Florès.

Un des cinq cent exemplaires numérotés sur vélin d’Arches.

En feuilles sous portefeuille cartonné décoré de l’éditeur. Léger manque de papier au second plat.

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