GIRAUD (Robert). Illustrations de Lars BO. Les cris de Paris.

 

275Robert Giraud (1921-1997). Résistant, il échappe de peu à la mort et doit sa survie à la libération de sa ville natale Limoges, par le colonel Guingoin. Monté à Paris, il collabore à partir de 1945 à Franc-Tireur, Paris-Presse, France-Soir avant de se lancer dans une activité de bouquiniste. Il était aussi  chroniqueur à l’Auvergnat de Paris.

Ce compagnon de route de Doisneau qui illustrera de ses photos certains de ses livres (Le vin des rues, Denoël, 1983, Le royaume d’Argot, Denoël, 1965) et de Prévert que l’on retrouve en compagnie du photographe dans Bistrots, était un parisien qui sut écrire sur la langue des titis qu’il fréquentait au hasard de ses déambulations au long des rues, ponctuées par quelques arrêts bistrotiers !

image002Lars Bo (1924-1999) est un peintre, graveur et écrivain danois. Il étudie à l’Académie des arts appliqués de Copenhague et commence à publier des dessins dans la presse danoise. Il participe à la résistance danoise puis voyage en Europe avant de s’établir à Paris en 1947 où il commence une carrière de graveur et illustrateur. Il créé plus de 400 gravures pour de nombreux livres d’art. Son oeuvre graphique présente des motifs d’inspiration proches du surréalisme.

Deux parcours de vie commencés sous les mêmes auspices et poursuivis à Paris ont sans doute permis le rapprochement à la source de notre livre.

giraud 20Les cris de Paris présentent quatorze métiers parisiens qui ont aujourd’hui disparu mais qui s’exerçaient encore dans les rues au tournant des années 60.

Robert Giraud restitue successivement les cris de : la marchande de poissons, du crieur de journaux, de l’hercule forain, de la marchande de loterie nationale, du marchand de fromage de chèvres, du rémouleur, du marchand de tapis, du propriétaire de manège, du raccommodeur de faïences, du marchand d’herbes, du chiffonnier, de la marchande de ballons, du vitrier, du marchand de marrons.

Lars Bo apporte la poésie de ses illustrations à tout ce petit monde évanoui.

Et pour rendre l’atmosphère décrite, le texte du premier métier présenté la marchande de poisson :  » Elle arrive directement de Marseille. Avec elle, un peu du Vieux Port s’est installé rue Lepic à Montmartre. Bien vivante derrière sa petite voiture verte, calée au ras du trottoir, elle en est le faire-valoir permanent.

giraud 4Grand dame d’aujourd’hui-elle possède aussi sa noblesse-on la verrait mal pousser le cri fameux qui signalait la présence de ses illustres devancières.

Hareng blanc, hareng blanc !

Il n’est pas pourri dedans.

Il est pas trop dessalé.

Mais il est un peu halé.

La marchande de poissons attire l’attention des ménagères en suivant tout simplement leurs regards. Elle acquiesce : Eh oui, elle est belle ma moule…elle est propre…et bien grattée ma belle…Voyez mon rouget…pour la bouillabaisse…c’est toute la méditerranée…Mes sardines à frire et toutes fraîches, belles, sans sel…mon loup qui ne vous mangera pas…tout neuf mon maquereau. Je vous sers ma petite dame, attendez et je suis à vous…

La marchande de poissons pour vanter sa marchandise n’a besoin que de son sourire. c’est le meilleur appeau. Il rayonne pour se perdre et faire briller de mille feux les écailles des poissons alignés sur l’éventaire-écrin d’un orfèvre hors série « .

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giraud 1GIRAUD 30GIRAUD (Robert). Les cris de Paris. Paris, Aux dépens d’un amateur, sd. (1961). Un volume in-8 (27,5 cm x 18 cm), sans pagination.

15 eaux-fortes de Lars Bo.

Un des 130 exemplaires sur vélin de Rives numérotés. L’exemplaire est signé par l’auteur et l’illustrateur.

En feuilles sous couverture  et coffret toilé de l’éditeur.

Bel exemplaire.

Vendu .

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