DESGODETS (Antoine). Les Loix des bâtimens, suivant la coutume de Paris.

 

Antoine Desgodets (1653-1728). Fils d’un ébéniste parisien, il débute comme dessinateur des bâtiments du Roi vers 1671. Il suit les cours de François Blondel à l’Académie d’architecture entre 1672 et 1674. En 1674, il part à Rome à la demande de Colbert pour étudier les monuments antiques.  A son retour, il fait graver aux frais du roi les dessins qu’il en avait rapporté : Edifices antiques de Rome, dessinés et mesurés très-exactement, Coignard, 1682. L’ouvrage a connu un grand succès et a été réédité au XVIIIe et a fait l’objet de traduction en englais et en italien (XVIIIe-XIXe siècles).

Il est envoyé à Chambord en 1680 pour surveiller l’exécution des projets de réaménagement du château et de ses abords. Il est nommé contrôleur de Chambord en 1685. En 1694, il prend le poste de contrôleur des bâtiments du Roi à Paris. A la mort de Gabriel-Philippe de La Hire en 1716, il devient professeur à l’Académie royale d’architecture où il enseigne jusqu’à sa mort.

Desgodets théorise les savoirs de l’architecte qui se partagent entre des savoirs théoriques classiques réinterprétés à travers leurs aspects technique et des savoirs pratiques qu’il organise en disciplines universitaires (Le toisé qu’il codifie et qui sera amélioré jusqu’à la Révolution; et le droit des bâtiments qu’il commente à partir de la coutume de Paris, de la législation royale et des arrêts de tribunaux et qui sera repris et mis à jour jusqu’au milieu du XIXe siècle).

desgodet 3Son cours, La coutume de Paris sur les édifices & rapports des jurés a été publié par son élève Martin Goupy : Les loix des bâtimens (1748) ouvrage qui a connu plusieurs réimpressions et qui faisait encore autorité au XIXe siècle. Martin Goupy (circa 1720-1793) est maître maçon et entrepreneur de bâtiments à Paris. En 1748, il édite avec une préface et des commentaires, les notes de cours d’Antoine Desgodets sur Les loix des bâtiments suivants la coutume de Paris, traitant de ce qui concerne les servitudes réelles, les rapports des jurés-experts, les réparations locatives, douairières, usufrutières, benéficiales, etc…Cet ouvrage devient un texte de référence pour toute la profession et sera constamment réédité jusqu’à la Révolution. C’est la première fois qu’un ouvrage imprimé est consacré au droit français de la construction et de l’architecture. Le succès de cet ouvrage ne se démentira pas depuis sa première publication posthume en 1748.

L’ouvrage organisé en deux parties comprend une analyse des Servitudes en général et une conférence des articles de la coutume de Paris.

desgodets 4desgodets 6Notre ouvrage est abondamment annoté. Ces annotations font quelques références au Code Civil, elles sont donc postérieures à 1804. Elles peuvent être vraisemblablement datées de la première partie du XIXe siècle et sont l’oeuvre soit d’un architecte soit d’un entrepreneur en bâtiment car elles sont particulièrement riches et documentées.

Sur la page de titre, un cachet sec à demi effacé comprend la mention architecte.

L’ouvrage, a été abondamment manipulé pour recevoir les multiples notes d’un professionnel averti ce qui en fait toute sa richesse documentaire mais a un peu souffert de son usage intensif.

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desgodets 1DESGODETS (Antoine). Les Loix des bâtimens, suivant la coutume de Paris, Traitant de ce qui concerne les Servitudes réelles, les Rapports des Jurés-Experts, les Réparations locatives, douairieres, usufrutières, bénéficiale, &c. enseignés par M.DESGODETS, Architecte du Roi, dans l’Ecole de l’Académie d’Architecture. Avec les Notes de M.Goupy, Architecte Expert-Bourgeois. Ouvrage utile à toutes personnes chargés de la construction, au Propriétaires & Locataires, & aux Juges qui en connoissent. Nouvelle édition, augmentée de la conférence des coutumes sur chaque article. Paris, Delalain, 1777. Un volume in-8 (20,5 cm x 13 cm), XIII (préface)-XXXII(Explication des termes d’architecture et Tables des articles)-700-2 (Approbation et privilège) pp.

Notre exemplaire est largement annoté de commentaires sur les dispositifs légaux présentés. Ces notes font parfois référence à des articles du Code Civil, le scripteur les a donc rédigé après 1804. Les annotations sont à l’encre noire et datent probablement de la première partie du XIXe siècle. Les articles commentés de façon manuscrite font penser à des remarques émanant d’un architecte ou d’un entrepreneur de travaux.

Un cachet sec (usé) sur la page de titre laisse deviner une appartenance à un architecte.

Pleine basane marbrée de l’époque. Dos décoré de caissons avec fleurons dorés. Pièce de titre. Filets dorés sur les coupes. Tranches rouges.Coiffes arasées, coins et coupes usés. Une charnière fendue sur 1 cm.

Très intéressant exemplaire malgré les défauts signalés de la reliure.

Vendu.

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