Noël Bureau est un poète, journaliste et peintre. Proche des surréalistes, il a dirigé la revue Rythme et Synthèse dans les années 20. Ami de nombreux artistes, il les invite à illustrer ses ouvrages. C’est le cas pour celui que nous vous présentons aujourd’hui.
» Marché aux puces » rassemble quelques noms célèbres et nous offre une rare réunion d’artistes graveurs parmi les plus novateurs de l’époque. En regard des eaux-fortes et burin de chacun, présents dans l’ouvrage (6), une peinture exprimant une autre facette de leur talent.
Commençons par Marcel Gromaire (1892-1971) peintre, décorateur, illustrateur et dessinateur de cartons de tapisserie.
Après avoir vite abandonné des études juridiques, il fréquente à partir de 1910 les ateliers de Montparnasse. De retour à Paris après sa participation à la Grande Guerre, il assure la critique cinématographique du Crapouillot tout en poursuivant ses activités artistiques. Il expose en 1925 la Guerre au Salon des indépendants. Il reçoit des commande de l’Etat en 1937 pour l’Exposition internationale de Paris. Réfugié pendant la 2e guerre à Aubusson, il travaille au côté de Jean Lurçat à l’élaboration de cartons de tapisserie. En 1950, il devient professeur à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs.
Edouard Goerg (1893-1969).
Initialement destiné à reprendre les activités familiales dans le négoce de Champagne, il s’oriente vers la peinture. Il devient l’élève de Paul Sérusier et de Maurice Denis et suit aussi l’enseignement d’Antoine Bourdelle. Mobilisé pendant la grande guerre, il en restera fortement marqué.
A partir de 1920, il devient une figure majeure de l’expressionnisme français et connait un réel succès entre l’entre deux guerres. Dans les années 50, il enseigne la gravure à l’eau-forte à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et la peinture à l’académie de la grande Chaumière.
Tadé Makowski (1882-1932).
Il commence par étudier à l’académie des beaux-Arts de Cracovie de 1903 à 1908.
Il part à Paris en 1909. Peintre paysagiste, il évolue du post impressionnisme vers le cubisme au cours de sa carrière .
Pierre Dubreuil (1891-1970)
Il entre en 1908 à l’atelier d’Henri Matisse où il étudie la peinture et la sculpture. Après la Grande Guerre, il expose en 1921 au Salon des indépendants et au Salon d’automne. Il travaille avec Emile Laboureur et Jean Frélaut à la décoration murale de l’Ecole de navigation de Paimpol. Il réalise aussi des cartons de tapisserie pour les Gobelins et pour Aubusson. Sociétaire des Peintres-Graveurs français, il réalise de nombreuses planches notamment pour des illustrations d’ouvrages.
Peter Krogh (1899-1965)
Peintre et graveur, il a aussi réalisé une peinture murale au Conseil de sécurité des Nations Unis à New York.
Un artiste présent dans cet ouvrage, Alexandre Ralli, a échappé à mes recherches bibliographiques ce qui semble surprenant mais certains lecteurs combleront sans doute cette lacune.
Le texte de Noël Bureau nous transporte du côté de la Porte Clignancourt où se déballent les marchandises les plus variées.
» Une marchande de fleurs, pour cimetières. Un sidi, deux sidis, Un chinois qui vend des caleçons. Un nègre qui ne vend rien. Un autre nègre. Toute l’Afrique. Tout Saint-Ouen. Toute la Terre ».
Les lieux accueillent des personnages bizarres aux histoires extravagantes que les mots de l’auteur rendent poétiques.
Nous avons déjà consacré une page de blog à l’univers des puces qui ont inspiré bien des artistes.
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BUREAU (Noël). Marché aux puces. Paris, Marcel Seheur, 1930. Un volume in-4 (25 cm x 19,5 cm), 67 pp.
6 eaux fortes de Gromaire, Goerg, Makowski, Dubreuil, Ralli, Per Krohg.
Un des deux cent exemplaires numérotés sur vélin d’Arches.
Broché sous couverture rempliée. Quelques traces d’insolation à la couverture. Très légères piqûres sur quelques feuillets.
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